11/06/2021 Jean FIORE, pour mes collègues, pour mes patients :
Notre Mouvement Nous vivons dans l'oubli de nos métamorphoses Le jour est paresseux mais la nuit est active Un bol d'air à midi la nuit le filtre et l'use La nuit ne laisse pas de poussière sur nous
Mais cet écho qui roule tout le long du jour Cet écho hors du temps d'angoisse ou de caresses Cet enchaînement brut des mondes insipides Et des mondes sensibles son soleil est double
Sommes-nous près ou loin de notre conscience Où sont nos bornes nos racines notre but
Le long plaisir pourtant de nos métamorphoses Squelettes s'animant dans les murs pourrissants Les rendez-vous donnés aux formes insensées À la chair ingénieuse aux aveugles voyants
Les rendez-vous donnés par la face au profil Par la souffrance à la santé par la lumière À la forêt par la montagne à la vallée Par la mine à la fleur par la perle au soleil
Nous sommes corps à corps nous sommes terre à terre Nous naissons de partout nous sommes sans limites
23/10/2020 Pour une épistémologie de la santé plus proche de la singularité de chaque être vivant
Abstract : Osteopathy is a discipline of healthcare that calls for systemic handling of patients. Osteopathy research has struggled to provide proof of the effectiveness of this practice. We think that osteopathy research needs to evolve in order to find a methodology that would allow it to account for its specificities and originality. This article notes the contribution of the philosophy of emergence in the elaboration of an epistemology suited to osteopathy as the precondition for a rationality adapted to the singular nature of this form of therapy.
19/02/2018 Les alliés cachés de notre organisme Les fascias
Je vous propose de visionner une superbe vidéo diffusée initialement sur arte. Cela permet de réaliser l'importance de l'intervention des thérapies manuelles. Jean FIORE
Gros plan sur notre tissu fascial, qui entoure à la manière d'un bandage à la fois dense et irrégulier les éléments composant notre corps : nos organes, nos muscles, nos os. Cet organe méconnu et vital suscite parmi les chercheurs en médecine un intérêt et un espoir croissants.Cela fait plus de trente ans que la fasciathérapie a fait son apparition en Occident parmi les médecines douces (le traitement des fascias fait également partie des outils de votre ostéopathe), mais jusqu'à récemment, c'est dans la discrétion que ses praticiens et patients exploraient un continent largement ignoré du grand public. Depuis une dizaine d'années, le tissu fascial, qui entoure à la manière d'un bandage à la fois dense et irrégulier les éléments composant notre corps (nos organes, nos muscles, nos os), mobilise un nombre croissant de recherches. Encore largement mystérieux pour la science, ce gigantesque réseau de fibres blanchâtres, qui relie toutes ces parties et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble, commence à dévoiler une partie de ses pouvoirs grâce aux études de plusieurs pionniers interrogés ici, anatomistes et médecins, notamment. Visibles à l'échographie, sensibles à l'acupuncture et à la pression manuelle, facilement endommagés par le stress et l'inaction physique, les fascias pourraient en effet se révéler l'origine méconnue de nombreuses pathologies, dont les douleurs dorsales qu'elles soient chroniques ou non. L'approfondissement des connaissances en la matière est donc susceptible d'ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques y compris dans la lutte contre le cancer. De Harvard à Padoue en passant par Mannheim et Heidelberg, cette passionnante enquête résume ce que la science sait aujourd'hui de ce tissu conjonctif vital et ce qu'elle en espère.
Réalisation : Kirsten Esch
09/06/2018 Introduction à la pensée de M. Merleau-Ponty
M. Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, Paris, Gallimard, 1945. p. 251. "La pensée objective ignore le sujet de la perception. C’est qu’elle se donne le monde tout fait comme milieu de tout événement possible, et traite la perception comme l’un de ces événements. Par exemple, le philosophe empiriste considère un sujet X en train de percevoir et cherche à décrire ce qui se passe : il y a des sensations qui sont des états ou des manières d’être du sujet, et à ce titre, de véritables choses mentales. Le sujet percevant est le lieu de ces choses et le philosophe décrit les sensations et leur substrat comme on décrit la faune d’un pays lointain, sans s’apercevoir qu’il perçoit lui-même, qu’il est sujet percevant et que la perception telle qu’il la vit dément tout ce qu’il dit de la perception en général. Car, vue de l’intérieur, la perception ne doit rien à ce que nous savons par ailleurs sur le monde, sur les stimuli tels que les décrit la physique et sur les organes des sens tels que les décrits la biologie. Elle ne se donne pas d’abord comme un événement dans le monde auquel on puisse appliquer, par exemple, la catégorie de causalité, mais comme une re-création, ou une re-constitution du monde à chaque moment. […]" p. 256 : "Le sujet de la perception n’est ni un penseur qui note une qualité, ni un milieu inerte qui serait affecté ou modifié par elle, il est une puissance qui co-naît à un certain milieu d’existence ou se synchronise avec lui."
Analyse et reformulation : Est objectif ce qui se rapporte à l’objet, dans son absoluité. Est subjectif ce qui se rapporte au sujet. La perception en tant que phénomène vécu par un sujet est subjective par définition. Merleau-Ponty nous dit : « la pensée objective ignore le sujet de la perception ». Je comprends notamment que la tentative de description objective des qualités d’une sensation par l’analyse de ses mécanismes et effets sur le sujet percevant est un déni de l’action de vie du sujet percevant. On est capable de décrire les phénomènes d’une sensation, du déclenchement d’un capteur sensoriel jusqu’à son décodage dans le cortex et sa mémorisation dans l’hippocampe. Toutes ces étapes sont des objectivations de la perception, mais réduire le sujet percevant à la physique et à la biologie de son événement perceptif, c’est se débarrasser de l'expérience faite par chaque sujet percevant que nous sommes pour en faire des objets doués de perception, semblable à « un milieu inerte qui serait affecté ou modifié par elle ». L'analyse objective de la sensation est extérieure à l'acte subjectif de percevoir. En effet, la description objective de la sensation ne change rien au vécu perceptif, pour le sujet qui perçoit, faire de la sensation une chose connue, décrite, objectivée, ne change pas la sensation. La sensation n’a pas besoin de se connaitre dans son mode opératoire pour être efficiente. Le sujet de la sensation est une potentialité de description d’un instant de vie dans un milieu. Chaque sujet sentant, créé par son acte de perception une réalité du moment de son vécu. La perception c’est une nécessaire connexion au monde pour que le sujet percevant puisse adapter son comportement au monde qu’il perçoit en fonction du monde qu’il a perçu et en anticipation du monde tel qu’il le pense en devenir.
Jean FIORE
Médecine & Rééducation Saxe - Guillotière . 17, rue Auguste Lacroix . 69003 Lyon